« Le coronavirus n’est pas une maladie honteuse », martèlent les autorités à travers le continent, où des personnes suspectées de l’avoir contracté sont pointées du doigt au travail, dans leur quartier et jusque dans leur foyer.A 5 000 kilomètres de là, au Gabon, Jocelyn – là aussi un prénom d’emprunt –, un biologiste qui teste les cas suspects à Libreville, subit « cette discrimination chaque jour ». Des infirmières camerounaises ont été quittées par leurs époux, chassées de leur foyer car elles travaillaient dans des unités coronavirus, assure la psychiatre Laure Menguene Mviena, chargée de la réponse psychologique au Covid-19 à Yaoundé. Des actes similaires avaient déjà perturbé la lutte contre la dernière épidémie d’Ebola, déclarée en août 2018 : plusieurs personnels de santé avaient même été tués, dont un médecin camerounais de l’OMS Au Nigeria, les autorités ont diffusé des spots de prévention martelant que le coronavirus n’était pas synonyme de « peine de mort », que « la stigmatisation était une mauvaise chose ». En Somalie, porter un masque de protection n’est pas facile : Mohamed Sharif, chauffeur à Mogadiscio, est obligé de s’équiper d’un cache-nez pour travailler.
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