Les poteries, les vanneries, les meubles en fer forgé s’entassent dans les échoppes désertes du centre artisanal d’Oulja, situé à Salé, près de Rabat. Sans revenus depuis près de trois mois à cause de la pandémie de Covid-19, les artisans dépriment. La dernière commande destinée à une cliente de France qui a annulé son séjour à cause de la fermeture des frontières prend la poussière dans un recoin. L’artisanat représente environ 7% du PIB, avec un chiffre d’affaires à l’export de près d’1 milliard de dirhams l’an dernier (91 millions d’euros). Malgré leur poids économique, les artisans travaillent dans des conditions précaires, sans couverture sociale, avec un réseau de distribution limité aux ventes occasionnelles et au bouche à oreille, comme tous les petits métiers au Maghreb. La trentaine de femmes qui tissent des tapis pour la petite coopérative de “La femme créatrice” de Salé ont toutes perdu leurs maigres revenus. Cette quadragénaire énergique qui travaille depuis l’âge de 7 ans a “dû emprunter de l’argent à des connaissances”, malgré l’appoint du potager qui jouxte sa bicoque misérable. Mais les finances de Sabiha, une potière de Sejnane (nord) dont le savoir-faire est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, sont “en dessous de zéro” et “elle n’arrive même pas à charger son téléphone portable”.
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